Émission C politique
du 12 janvier 2025 sur France 5 :
Trump-Musk, l’Europe est-elle prête ?
Ou
L’Extrême normalité de la pensée unique dans les médias français
avec
• @ClaraChappaz, ministre déléguée charge de l'IA et du numérique
• @DavidDjaiz, essayiste
• @babgi, Gilles Babinet, coprésident du Conseil national du numérique
• @AsmaMhalla, politologue
• Céline Spector, philosophe
Le replay est ici
Dès le début, le ton est donné, David Djaïz qu’on est en train de changer de Monde, pour rentrer dans un monde symbolisé par Musk et Trump, qui sera régit par loi du plus fort et où la règle sera d’écraser les autres.
Asma Mhalla parle de Musk et de Trump comme des gens antipatriotiques à cause de leurs attaques contre le gouverneur de Californie et elle prévoit qu’il y aura 4 années extrêmement douloureuses pour l’Europe comme pour le monde.
Gilles Babinet (que je connais depuis 30 ans, et c’est sa présence qui m’a fait regarder cette émission) mentionne un article de Peter Thiel qu’il a vu dans le Financial Times. Quelques minutes avant l’émission il avait dit que cet article était une « honte », car il annonçait un « grand dévoilement », grâce à Donald Trump des archives secrètes américaines, qui permettra de savoir non seulement ce qui a été fait de louche pendant le COVID, mais qu’on aura peut-être même la vérité sur l’assassinat de...Kennedy ! Ce qui est évidemment quelque peu excessif et qui rejoint un discours complotiste fréquent du genre : « il y a des tas de scandales cachés chez les « élites pédophiles mondiales » .
Gilles Babinet parle de « vérités alternatives » qui mettraient en danger l’essence même de la démocratie.
Quant à Clara Chappaz, elle proteste contre l’utilisation de la notion de liberté d’expression par Musk et Trump pour en fait dévoyer cette notion en permettant toute une série d’excès. Comme toujours elle met en avant le fait ( auquel tout le monde ne peut qu’applaudir) que la notion de la liberté d’expression des Européens interdit le racisme, le sexisme ou le harcèlement, en faisant bien sûr totalement l’impasse sur le fait que cette même notion de la liberté d’expression permet de plus en plus de ne PAS informer les citoyens européens sur des sujets essentiels, comme nous le verrons ci-dessus
Tous ces gens, très sympathiques par ailleurs, sont de parfaite bonne foi. Ils n’ont pas la moindre impression que quelque chose cloche dans une telle émission. Il faut dire que des dizaines, voir des centaines d’émissions de ce genre ont lieu depuis des années.
Il y a juste un petit problème. Pour des centaines de millions de personnes, l’élection de Donald Trump est la meilleure nouvelle de l’année, voir depuis plusieurs années. Pour des centaines de millions de personnes, Elon Musk est le héros absolu de la liberté d’expression, le seul et unique « oligarque » qui donne « une voix aux sans-voix ». On peut trouver cela ridicule, souligner que Musk et Trump sont tous les deux des milliardaires et ne sont certainement pas connus pour leur fibre sociale, et d’insister sur le fait que Musk, tout en prétendant donner la parole aux sans voix utilise massivement ses réseaux pour promouvoir des idées avec lesquelles on n’est pas obligés d’être d’accord…
Certes, mais le problème, c’est qu’il n’y aura personne sur le plateau pour développer les idées inverses, pour expliquer pourquoi Musk et Trump peuvent être vus comme des héros de la démocratie, des héros de la liberté d’expression, et de bien d’autres choses encore.
Et le plus incroyable, c’est que cette absence ne gène absolument personne sur le plateau. Et que l’on peut faire une émission comme cela en toute bonne conscience. C’est pourquoi, quand François Mitterrand parlait de « force tranquille », je dirai qu’il y a une « tranquille absence de honte devant ce refus de tout pluralisme » puisque personne, je pense, n’a ressenti le problème.
Comprenez-moi bien. Je ne suis pas du tout gêné par l’absence des partisans de la terre plate dans les émissions de télévision. Je fais simplement remarquer que Donald Trump a remporté le vote populaire. Et je fais remarquer que CNews est littéralement harcelé par les autorités de régulation ET de nombreux médias ET de nombreux hommes politiques pour … manque de pluralisme. On a d’ailleurs supprimé l’une des chaînes du groupe Bolloré, C8, pour « donner un avertissement ». N’y a-t-il pas une hypocrisie fondamentale quand, sur des chaines d’état, qui fonctionnent avec notre argent, on n’a quasiment jamais entendu dans une émission-débat de ce genre un seul supporteur de Donald Trump nous expliquer à quel point sa victoire pouvait être positive pour, par exemple, essayer d’éviter une troisième guerre mondiale qui pourrait être nucléaire et détruire l’humanité ? Et la possibilité sérieuse que Donald Trump puisse, par exemple, éviter une éventuelle destruction de l’humanité ne doit-elle pas être mise en balance avec quelques Tweets extrémistes et quelques revendications, pour l’instant verbales, sur le Panama ou le Groenland ?
Les néo-conservateurs américains se sont livrés à des ingérences incroyables dans les pays de l’Est, comme nous le montre un documentaire très fouillé et passionnant de Canal+ que je vous conseille vraiment de regarder. George Soros s’est livré lui-même à de très nombreuses ingérences dans les pays d’Europe Occidentale, par exemple contre le Brexit comme dans l’Europe de l’Est, et on n’a entendu personne protester quand, à mon grand plaisir, car je suis un ultra-macroniste, Barack Obama a fait une vidéo de soutien à Emmanuel Macron . Curieusement, personne n’a parlé d’ingérence.
Ensuite, Asma Mhalla fait une grande sortie en disant que l’on assistait à une situation véritablement orwellienne avec une inversion de toutes les définitions. Que la liberté, c’était la liberté de harceler par exemple, et que cela était tout à fait orwellien, alors que Mark Zuckerberg avait lui-même précisé que les censures qu’il avait subies étaient de type orwellien (dans un podcast qu’il vient de faire avec Joe Rogan - https://news-pravda.com/usa/2025/01/10/969002.html Oui je sais, c’est un lien vers le site de …la Pravda (la vérité en russe), j’avoue que j’ai pas pu résister devant humour de la situation : la « vérité russe », qui critique les « ministères de la vérité occidentaux » ). On voit donc apparaître ici un point Orwell, comme il y a un point Godwin. On peut parfaitement argumenter en fonction des éléments que vous trouverez ci-dessous que c’est à l’inverse le système que défend Asma Mhalla qui représente le fameux « ministère de la vérité » de la pensée unique obligatoire ( sur certains sujets au moins bien sûr PAS tous! Et c’est justement là le piège, selon moi : nous avons une parfaite liberté de la presse… partielle. On ne se rend donc pas compte qu’elle est partielle). D’ailleurs, certaines personnes l’ont dit sur Internet en réaction à ses propos, à commencer par Louis Sarkozy. Vous allez peut-être rigoler mais j’ai de l’estime pour lui. Je le considère comme (déjà) beaucoup plus intéressant et cultivé que son père et je suis souvent d’accord avec ses propos, mais cela n'engage que moi. « Madame,1984 est précisément à l’opposé de ce que vous décrivez. Le véritable danger orwellien ne provient pas de la dérégulation ou de l’excès de liberté, mais bien de l’imposition d’une seule opinion validée par l’État – le ministère de la Vérité. Votre « anti-vérité » est, en effet, digne des pires cauchemars orwelliens l’intervention d’ Asma Mhalla sur ce sujet est dans le lien… ».
Bien entendu que la victoire de Trump s’accompagne d’une libération de la parole misogyne, voire de la parole raciste, et que cela est très grave, mais tous les gens qui ont souligné cela n’ont jamais rien dit quand, dans tous les media, de façon répétée et systématique on nous a expliqué durant trois ans et demi que Joe Biden était au top de sa forme, que c’était un cador intellectuel, l’un des chefs d’état les plus affutés du moment, etc, etc... Regarder juste ces 2’ 46 secondes qui commence par la fameuse Karine Jean Pierre qui pousse une exclamation comme s’il était simplement criminel de poser la question de la santé mentale et physique de Joe Biden . Cela monte à quel point ce phénomène a été répandu, et que tous ceux qui disaient le contraire étaient d’abominables complotistes trumpistes. Voir aussi ces propos si savoureux aujourd’hui d’un Important éditorialiste de LCI, par exemple : « A ceux qui se moquent de la chute de Biden, « un vieillard », il se trouve qu’il est le président américain le plus impressionnant en réunion depuis longtemps, selon les diplomates français qui l’ont croisé. Un cador ». Comment voulez-vous que la crédibilité envers la presse ne baisse pas après ce genre de propos, maintenant qu’une enquête du Wall Street Journal nous informe que dès sa prise de fonction, Joe Biden n’avait que quelques heures de lucidité par jour, en général en fin de matinée . Ce qui pose une question très grave que personne n’a posé : « qui a dirigé la plus grande démocratie du monde pendant ces quatre dernières années ? ».
Les gens qui protestent contre cette diminution de la modération n’ont également jamais protesté quand les rédacteurs du British Medical Journal, l’un des plus grands journaux scientifiques sur la planète ont écrit à Mark Zuckerberg, sans avoir de réponse, pour demander pourquoi un article montrant que certains tests des vaccins ARN de Pfizer n’avaient pas été faits de façon honnête avait été censuré sur Facebook par des fact checkers qui l’avait traité d’inexact, alors qu’ils n’étaient pas des scientifiques et qui n’avait pas les compétences pour contredire un article d’un grand journal médical à référés dont le titre était quand même « Covid-19: Researcher blows the whistle on data integrity issues in Pfizer’s vaccine trial » ce qui n’est pas rien
Ces mêmes personnes toujours ne se sont jamais élevées contre le fait que l’on a fait une pression formidable sur les français pour les vacciner, y compris pour les enfants pour qui le rapport coût-bénéfice risquait même d’être négatif au nom du « si vous ne vous vaccinez pas vous êtes des criminels car vous risquez de tuer votre grand-père et votre grand-mère », alors que le British Medical Journal avait dès le début expliqué que les vaccins Pfizer et Moderna n’avait jamais été testé dans le but de stopper la transmission, et que le simple fait que en France, à la mi-janvier 2022, dans une population de 80% de vaccinés, il y a eu 500 000 nouveaux cas dans une seule journée a montré à quel point ce vaccin ne protège pas contre la transmission.
Ces mêmes personnes négligent le témoignage de Christine Kelly qui disait qu’elle était libre de parler de tous les sujets, sauf justement… des vaccins . Et le témoignage de Geoffroy Lejeune disant qu’on savait que le vaccin n’empêchait pas la transmission, mais que l’on n’avait pas le droit de le dire etc etc.. Et ne venez pas me dire que parce que ce sont des journalistes de droite ou d’extrême droite, le témoignage qu’ils font sur une censure grave, qui nous concerne tous, pourrait être prise à la légère.
Ensuite, quand David Djaïz parle des pressions des républicains sur Mark Zuckerberg et que Gilles accuse Mark Zuckerberg d’avoir fait allégeance à une « tribu mafieuse », ils négligent quelque chose de très important. C’est peut-être exactement l’inverse qui est vrai. Ils oublient les pressions très importantes dont Mark Zuckerberg a fait état de l’administration Biden sur lui-même et ils oublient surtout le scandale Cambridge Analytica qui lui a fait perdre des milliards de dollars en bourse, et qu’une toute autre lecture, selon des proches de Meta que je connais, est également possible : Mark Zuckerberg avait en fait dès le début des positions proches de celles d’Elon Musk aujourd’hui, mais on lui a fait le « coup » du Cambridge Analytica pour l’obliger à « rentrer dans le rang », et, étant un arriviste, beaucoup plus que Musk qui dit lui qu’il n’est pas » achetable » et qu’il est prêt à perdre des milliards de dollars pour ses idéaux ( et c’est pour cela qu’il y’a des centaines de millions de gens qui l’aime et qui l’admire, qu’on le veuille ou non !), Zuckerberg s’est plié à la doxa du politiquement correct démocrate avant d’en sortir avec soulagement après l’élection de Trump. Ce n’est donc peut être pas du tout une allégeance à des mafieux, mais justement un retour « à la maison » pour Mark Zuckerberg.
Quant à Clara Chappaz, elle critique la mise en place de notes de communautés à la place des facts checkers en oubliant ce qu’a dit Mark Zuckerberg, c’est-à-dire que les fact checkers ont perdu toute crédibilité, ce que j’avais annoncé moi-même il y a déjà deux ans et demi dans cet article , et surtout en oubliant que le principe même de la note de communauté (c’est-à-dire la vérification par la foule) est à la base le fonctionnement de … Wikipédia, que toutes ces personnes, comme moi-même, trouve remarquable, même s’il est loin d’être parfait.
Dans son intervention, Clara Chappaz a fait un lapsus extraordinaire, dont elle ne se rendra compte que grâce à l’intervention de l’animateur : « nous ne voulons pas de diffusion de fausses opinions » a-t-elle dit. L’animateur qui venait de faire lui-même un joli lapsus en parlant d’être « étouffé par la liberté d’expression », en tous cas je pense que c’était un lapsus, lui fait remarquer que l’on ne pouvait pas dire des choses comme cela et que c’est justement à cause de ce genre de propos qu’il y avait tant de gens qui refusaient de soutenir les médias classiques, les fact checkers etc...
Comme toujours, les réseaux sociaux sont injustes en montrant ce lapsus sans montrer la correction du lapsus qu'elle fait ici Mais, s’il est impossible bien sûr d'être dans sa tête, il me semble qu'on peut dire en toute honnêteté qu'elle n'aurait pas fait cette correction dans son intervention sans l'animateur, ou du moins que c'est peu probable, et qu’il n'est pas clair, avant sa prise de conscience, que les deux notions aient été bien différentes dans sa tête quand elle parlait. À vous de juger, en regardant l’extrait.
Asma Mhalla a dit ensuite qu’il y avait une bonne nouvelle, que les média, eux, n’allaient pas craquer, et qu’ils allaient continuer à faire leur travail. Mais justement, le grand problème, c’est qu’à cause de tous ces travers, une majorité de français, et encore bien plus d’américains, ne croit plus dans les grands médias. 62% des Français pensent qu’il faut se «méfier de ce que disent les médias» . Et regardez la chute catastrophique d’audience de CNN ou MSNBC aux Etats Unis ! Quand on pense que CNN n’a que 61.000 auditeurs lors de certaines tranches horaires autres fois très prisées !
Et pourquoi une grande majorité de personnes, surtout les jeunes, ce qui augure très mal de l’avenir des médias classiques, ne les croient plus ? Eh bien tout simplement pour les raisons que je viens d’expliquer : le manque de pluralisme sur certains sujets ! Parce que l’on n’a jamais vu un supporteur de Trump, on n’a jamais vu un supporteur de Xi Jinping (à part l’ambassadeur de Chine forcément très maladroit) et on n’a jamais vu un supporteur de Vladimir Poutine, même avant le 24 février 2022 (en dehors de l’Ambassadeur de Russie qui bien sûr est caricatural), venir nous expliquer pourquoi c’est l’Occident qui a déclenché la guerre en Ukraine, en décembre 2013, en renversant un Président élu de façon légitime, lors d’une élection qui a été considérée comme un modèle de démocratie et d’une honnêteté parfaite par les observateurs de l’OSCE . Avec des millions et des millions de dollars, et la présence sur place de Victoria Nuland , Secrétaire d’Etat adjointe des Affaires Etrangères aux USA, du Sénateur John McCain , de l’Ambassadeur des Etats Unis…
C’est-à-dire exactement comme si Maria Zakharova, la porte-parole du Ministère des Affaires Etrangères Russ, l’Ambassadeur de Russie et le sénateur Piotr Tolstoï, bien connu pour ses vues anti-occidentales, avaient harangué à Washington, devant le Capitole, les manifestants du 6 janvier 2021. Et comme si Maria Zakharova, était allé ensuite discuter avec le mouvement d’extrême droite, les « proud boys », de comment établir le prochain gouvernement américain après le renversement du gouvernement légitime… C’est exactement ce que Victoria Nuland a fait d’après les transcriptions qui nous sont venus de Wikileaks, confirmées par la BBC (on comprend pourquoi les Américains n’aime pas Jullien Assange !).
Voilà ce que nous, l’Occident, avons fait le 15 Décembre 2013, et dans les centaines et les centaines d’émissions sur l’Ukraine qui ont été faite ces dernières années, ce fait majeur, qui n’excuse évidemment pas l’attaque du 24 février 2022 de la part de Vladimir Poutine, mais qui permet de comprendre la prise de la Crimée et d’une partie du Donbass en 2014, après le renversement complètement illégitime du président Ianoukovitch, n’a jamais été rappelé.
Bref, je vous le dis de la façon la plus claire, pour vous qui vous intéressez aux médias, ce n’est certainement pas avec les médias actuels et les partis pris que sont les leurs que l’on pourra défendre ou restaurer la démocratie.
Ensuite, on ne peut que féliciter Clara Chappaz pour vouloir inviter Elon Musk à un Sommet de l’AI. Rappelons qu’en Californie, ils ont trouvé le moyen d’exclure les Teslas du bonus donné aux acheteurs de voitures électriques alors que les Teslas sont fabriquées en Californie.
Beaucoup de bons sentiments ont été développés sur le thème qu’il faut que les européens se mettent d’accord, sauf que déjà, avec Meloni, une grande fan d’Elon Musk, et Orban, ce n’est pas tout à fait parti pour. Evidemment, on peut toujours annuler, comme on l’a déjà fait, un scandale inouï au cœur de l’Europe, le résultat d’une élection présidentielle comme en Roumanie, parce que celui qui est arrivé en tête et qui risquait de gagner, ne nous plaît pas, scandale qui n’a été dénoncé par personne, je dis bien, par personne. Tous les grands défenseurs de la démocratie que l’on peut trouver en France, et entre autres les députés européens qui font une grande campagne contre les résultats d’une élection en Géorgie... ou le parti au pouvoir a gagné avec 18 points d’avance sur l’opposition, ce qui n’est pas facile à expliquer avec des cas de triches marginaux, ont éte plus que silencieux sur ce sujet…
Quant à David Djaïz, il a dit, en parlant de Peter Thiel : « tout savoir ce n’est pas cela la liberté d’expression ». Eh bien si, bien sûr, la liberté d’expression, c’est aussi que le public n’ait pas l’impression qu’on lui cache un certain nombre de choses, comme par exemple le scandale lié à la manipulation d’Anthony Fauci et de certains de ses amis pour éviter à tout prix d’attirer l’attention sur les subventions donnés par l’état américain via la fameuse EcoHealth Alliance de Peter Daszak au Laboratoire P4 de Wuhan pour travailler sur les « gains de fonctions », c’est-à-dire pour transformer un virus de chauves-souris n’ayant pas le fameux site furine permettant de rentrer dans les cellules humaines en un virus capable de le faire. Si les attaques contre Fauci de la part de l’extrême droite américaine sont très exagérées, elles ont une base ô combien réelle que, bien évidemment, tous les fact checkers se sont empressés de démentir malgré l’évidence voir aussi . Avoir un peu de clarté là-dessus serait certainement une très bonne chose.
J’approuve ce que disait David Djaïz sur le fait qu’il fallait conserver les états européens comme une sorte de copropriété, et surtout cette très belle phrase « on écrit des textes parce que l’on n’ a pas les moyens d’investir ». En gros, l’Europe ne fait que de la bureaucratie parce qu’elle n’a pas le courage ni les moyens de faire des actions industrielles.
Un dernier point, Clara Chappaz protestait contre l’interview faite de la leader de l’AfD en Allemagne, en oubliant par exemple qu’en Belgique francophone l’extrême droite n’a jamais accès aux médias, et c’est pourquoi les journalistes belges qui revendiquent parfaitement ce fait, très fiers et avec une très bonne conscience, affirment que grâce à cela, l’extrême droite n’émerge pas dans leur pays, ou du moins dans la moitié de leur pays. C’est exactement comme de casser le thermomètre pour pouvoir arrêter la fièvre. Un jour, celle-ci va exploser, et prendra des formes encore plus radicales. D’une certaine façon, en France, la tentative de dédiabolisation de Marine Le Pen, nous protège justement d’avoir des partis plus radicaux comme AFD… ou Eric Zemmour. Ce n’est donc pas en brossant la poussière sous le tapis que l’on réglera le problème.
En conclusion, cette émission on ne peut plus classique, voire banale, a exposé tous les travers des médias actuels, ce qui explique en grande partie, mais pas uniquement, la baisse d’audience et de crédibilité qu’est la leur, et qui explique pourquoi une part croissante de la population qui risque fort de devenir la grande majorité en France dans quelques années et qui l’est déjà largement aux États Unis, se détourne des médias « raisonnables » pour aller sur des sphères « incontrôlées » où peut régner le complotisme le plus débile, ce qui est extrêmement regrettable et qui va poser de très nombreux problèmes dans les années à venir, et dont nous sommes parfaitement responsables , comme je pense l’avoir démontré avec les quelques propos ci-dessus.
• @ClaraChappaz, ministre déléguée charge de l'IA et du numérique
• @DavidDjaiz, essayiste
• @babgi, Gilles Babinet, coprésident du Conseil national du numérique
• @AsmaMhalla, politologue
• Céline Spector, philosophe
Le replay est ici
Dès le début, le ton est donné, David Djaïz qu’on est en train de changer de Monde, pour rentrer dans un monde symbolisé par Musk et Trump, qui sera régit par loi du plus fort et où la règle sera d’écraser les autres.
Asma Mhalla parle de Musk et de Trump comme des gens antipatriotiques à cause de leurs attaques contre le gouverneur de Californie et elle prévoit qu’il y aura 4 années extrêmement douloureuses pour l’Europe comme pour le monde.
Gilles Babinet (que je connais depuis 30 ans, et c’est sa présence qui m’a fait regarder cette émission) mentionne un article de Peter Thiel qu’il a vu dans le Financial Times. Quelques minutes avant l’émission il avait dit que cet article était une « honte », car il annonçait un « grand dévoilement », grâce à Donald Trump des archives secrètes américaines, qui permettra de savoir non seulement ce qui a été fait de louche pendant le COVID, mais qu’on aura peut-être même la vérité sur l’assassinat de...Kennedy ! Ce qui est évidemment quelque peu excessif et qui rejoint un discours complotiste fréquent du genre : « il y a des tas de scandales cachés chez les « élites pédophiles mondiales » .
Gilles Babinet parle de « vérités alternatives » qui mettraient en danger l’essence même de la démocratie.
Quant à Clara Chappaz, elle proteste contre l’utilisation de la notion de liberté d’expression par Musk et Trump pour en fait dévoyer cette notion en permettant toute une série d’excès. Comme toujours elle met en avant le fait ( auquel tout le monde ne peut qu’applaudir) que la notion de la liberté d’expression des Européens interdit le racisme, le sexisme ou le harcèlement, en faisant bien sûr totalement l’impasse sur le fait que cette même notion de la liberté d’expression permet de plus en plus de ne PAS informer les citoyens européens sur des sujets essentiels, comme nous le verrons ci-dessus
Tous ces gens, très sympathiques par ailleurs, sont de parfaite bonne foi. Ils n’ont pas la moindre impression que quelque chose cloche dans une telle émission. Il faut dire que des dizaines, voir des centaines d’émissions de ce genre ont lieu depuis des années.
Il y a juste un petit problème. Pour des centaines de millions de personnes, l’élection de Donald Trump est la meilleure nouvelle de l’année, voir depuis plusieurs années. Pour des centaines de millions de personnes, Elon Musk est le héros absolu de la liberté d’expression, le seul et unique « oligarque » qui donne « une voix aux sans-voix ». On peut trouver cela ridicule, souligner que Musk et Trump sont tous les deux des milliardaires et ne sont certainement pas connus pour leur fibre sociale, et d’insister sur le fait que Musk, tout en prétendant donner la parole aux sans voix utilise massivement ses réseaux pour promouvoir des idées avec lesquelles on n’est pas obligés d’être d’accord…
Certes, mais le problème, c’est qu’il n’y aura personne sur le plateau pour développer les idées inverses, pour expliquer pourquoi Musk et Trump peuvent être vus comme des héros de la démocratie, des héros de la liberté d’expression, et de bien d’autres choses encore.
Et le plus incroyable, c’est que cette absence ne gène absolument personne sur le plateau. Et que l’on peut faire une émission comme cela en toute bonne conscience. C’est pourquoi, quand François Mitterrand parlait de « force tranquille », je dirai qu’il y a une « tranquille absence de honte devant ce refus de tout pluralisme » puisque personne, je pense, n’a ressenti le problème.
Comprenez-moi bien. Je ne suis pas du tout gêné par l’absence des partisans de la terre plate dans les émissions de télévision. Je fais simplement remarquer que Donald Trump a remporté le vote populaire. Et je fais remarquer que CNews est littéralement harcelé par les autorités de régulation ET de nombreux médias ET de nombreux hommes politiques pour … manque de pluralisme. On a d’ailleurs supprimé l’une des chaînes du groupe Bolloré, C8, pour « donner un avertissement ». N’y a-t-il pas une hypocrisie fondamentale quand, sur des chaines d’état, qui fonctionnent avec notre argent, on n’a quasiment jamais entendu dans une émission-débat de ce genre un seul supporteur de Donald Trump nous expliquer à quel point sa victoire pouvait être positive pour, par exemple, essayer d’éviter une troisième guerre mondiale qui pourrait être nucléaire et détruire l’humanité ? Et la possibilité sérieuse que Donald Trump puisse, par exemple, éviter une éventuelle destruction de l’humanité ne doit-elle pas être mise en balance avec quelques Tweets extrémistes et quelques revendications, pour l’instant verbales, sur le Panama ou le Groenland ?
Les néo-conservateurs américains se sont livrés à des ingérences incroyables dans les pays de l’Est, comme nous le montre un documentaire très fouillé et passionnant de Canal+ que je vous conseille vraiment de regarder. George Soros s’est livré lui-même à de très nombreuses ingérences dans les pays d’Europe Occidentale, par exemple contre le Brexit comme dans l’Europe de l’Est, et on n’a entendu personne protester quand, à mon grand plaisir, car je suis un ultra-macroniste, Barack Obama a fait une vidéo de soutien à Emmanuel Macron . Curieusement, personne n’a parlé d’ingérence.
Ensuite, Asma Mhalla fait une grande sortie en disant que l’on assistait à une situation véritablement orwellienne avec une inversion de toutes les définitions. Que la liberté, c’était la liberté de harceler par exemple, et que cela était tout à fait orwellien, alors que Mark Zuckerberg avait lui-même précisé que les censures qu’il avait subies étaient de type orwellien (dans un podcast qu’il vient de faire avec Joe Rogan - https://news-pravda.com/usa/2025/01/10/969002.html Oui je sais, c’est un lien vers le site de …la Pravda (la vérité en russe), j’avoue que j’ai pas pu résister devant humour de la situation : la « vérité russe », qui critique les « ministères de la vérité occidentaux » ). On voit donc apparaître ici un point Orwell, comme il y a un point Godwin. On peut parfaitement argumenter en fonction des éléments que vous trouverez ci-dessous que c’est à l’inverse le système que défend Asma Mhalla qui représente le fameux « ministère de la vérité » de la pensée unique obligatoire ( sur certains sujets au moins bien sûr PAS tous! Et c’est justement là le piège, selon moi : nous avons une parfaite liberté de la presse… partielle. On ne se rend donc pas compte qu’elle est partielle). D’ailleurs, certaines personnes l’ont dit sur Internet en réaction à ses propos, à commencer par Louis Sarkozy. Vous allez peut-être rigoler mais j’ai de l’estime pour lui. Je le considère comme (déjà) beaucoup plus intéressant et cultivé que son père et je suis souvent d’accord avec ses propos, mais cela n'engage que moi. « Madame,1984 est précisément à l’opposé de ce que vous décrivez. Le véritable danger orwellien ne provient pas de la dérégulation ou de l’excès de liberté, mais bien de l’imposition d’une seule opinion validée par l’État – le ministère de la Vérité. Votre « anti-vérité » est, en effet, digne des pires cauchemars orwelliens l’intervention d’ Asma Mhalla sur ce sujet est dans le lien… ».
Bien entendu que la victoire de Trump s’accompagne d’une libération de la parole misogyne, voire de la parole raciste, et que cela est très grave, mais tous les gens qui ont souligné cela n’ont jamais rien dit quand, dans tous les media, de façon répétée et systématique on nous a expliqué durant trois ans et demi que Joe Biden était au top de sa forme, que c’était un cador intellectuel, l’un des chefs d’état les plus affutés du moment, etc, etc... Regarder juste ces 2’ 46 secondes qui commence par la fameuse Karine Jean Pierre qui pousse une exclamation comme s’il était simplement criminel de poser la question de la santé mentale et physique de Joe Biden . Cela monte à quel point ce phénomène a été répandu, et que tous ceux qui disaient le contraire étaient d’abominables complotistes trumpistes. Voir aussi ces propos si savoureux aujourd’hui d’un Important éditorialiste de LCI, par exemple : « A ceux qui se moquent de la chute de Biden, « un vieillard », il se trouve qu’il est le président américain le plus impressionnant en réunion depuis longtemps, selon les diplomates français qui l’ont croisé. Un cador ». Comment voulez-vous que la crédibilité envers la presse ne baisse pas après ce genre de propos, maintenant qu’une enquête du Wall Street Journal nous informe que dès sa prise de fonction, Joe Biden n’avait que quelques heures de lucidité par jour, en général en fin de matinée . Ce qui pose une question très grave que personne n’a posé : « qui a dirigé la plus grande démocratie du monde pendant ces quatre dernières années ? ».
Les gens qui protestent contre cette diminution de la modération n’ont également jamais protesté quand les rédacteurs du British Medical Journal, l’un des plus grands journaux scientifiques sur la planète ont écrit à Mark Zuckerberg, sans avoir de réponse, pour demander pourquoi un article montrant que certains tests des vaccins ARN de Pfizer n’avaient pas été faits de façon honnête avait été censuré sur Facebook par des fact checkers qui l’avait traité d’inexact, alors qu’ils n’étaient pas des scientifiques et qui n’avait pas les compétences pour contredire un article d’un grand journal médical à référés dont le titre était quand même « Covid-19: Researcher blows the whistle on data integrity issues in Pfizer’s vaccine trial » ce qui n’est pas rien
Ces mêmes personnes toujours ne se sont jamais élevées contre le fait que l’on a fait une pression formidable sur les français pour les vacciner, y compris pour les enfants pour qui le rapport coût-bénéfice risquait même d’être négatif au nom du « si vous ne vous vaccinez pas vous êtes des criminels car vous risquez de tuer votre grand-père et votre grand-mère », alors que le British Medical Journal avait dès le début expliqué que les vaccins Pfizer et Moderna n’avait jamais été testé dans le but de stopper la transmission, et que le simple fait que en France, à la mi-janvier 2022, dans une population de 80% de vaccinés, il y a eu 500 000 nouveaux cas dans une seule journée a montré à quel point ce vaccin ne protège pas contre la transmission.
Ces mêmes personnes négligent le témoignage de Christine Kelly qui disait qu’elle était libre de parler de tous les sujets, sauf justement… des vaccins . Et le témoignage de Geoffroy Lejeune disant qu’on savait que le vaccin n’empêchait pas la transmission, mais que l’on n’avait pas le droit de le dire etc etc.. Et ne venez pas me dire que parce que ce sont des journalistes de droite ou d’extrême droite, le témoignage qu’ils font sur une censure grave, qui nous concerne tous, pourrait être prise à la légère.
Ensuite, quand David Djaïz parle des pressions des républicains sur Mark Zuckerberg et que Gilles accuse Mark Zuckerberg d’avoir fait allégeance à une « tribu mafieuse », ils négligent quelque chose de très important. C’est peut-être exactement l’inverse qui est vrai. Ils oublient les pressions très importantes dont Mark Zuckerberg a fait état de l’administration Biden sur lui-même et ils oublient surtout le scandale Cambridge Analytica qui lui a fait perdre des milliards de dollars en bourse, et qu’une toute autre lecture, selon des proches de Meta que je connais, est également possible : Mark Zuckerberg avait en fait dès le début des positions proches de celles d’Elon Musk aujourd’hui, mais on lui a fait le « coup » du Cambridge Analytica pour l’obliger à « rentrer dans le rang », et, étant un arriviste, beaucoup plus que Musk qui dit lui qu’il n’est pas » achetable » et qu’il est prêt à perdre des milliards de dollars pour ses idéaux ( et c’est pour cela qu’il y’a des centaines de millions de gens qui l’aime et qui l’admire, qu’on le veuille ou non !), Zuckerberg s’est plié à la doxa du politiquement correct démocrate avant d’en sortir avec soulagement après l’élection de Trump. Ce n’est donc peut être pas du tout une allégeance à des mafieux, mais justement un retour « à la maison » pour Mark Zuckerberg.
Quant à Clara Chappaz, elle critique la mise en place de notes de communautés à la place des facts checkers en oubliant ce qu’a dit Mark Zuckerberg, c’est-à-dire que les fact checkers ont perdu toute crédibilité, ce que j’avais annoncé moi-même il y a déjà deux ans et demi dans cet article , et surtout en oubliant que le principe même de la note de communauté (c’est-à-dire la vérification par la foule) est à la base le fonctionnement de … Wikipédia, que toutes ces personnes, comme moi-même, trouve remarquable, même s’il est loin d’être parfait.
Dans son intervention, Clara Chappaz a fait un lapsus extraordinaire, dont elle ne se rendra compte que grâce à l’intervention de l’animateur : « nous ne voulons pas de diffusion de fausses opinions » a-t-elle dit. L’animateur qui venait de faire lui-même un joli lapsus en parlant d’être « étouffé par la liberté d’expression », en tous cas je pense que c’était un lapsus, lui fait remarquer que l’on ne pouvait pas dire des choses comme cela et que c’est justement à cause de ce genre de propos qu’il y avait tant de gens qui refusaient de soutenir les médias classiques, les fact checkers etc...
Comme toujours, les réseaux sociaux sont injustes en montrant ce lapsus sans montrer la correction du lapsus qu'elle fait ici Mais, s’il est impossible bien sûr d'être dans sa tête, il me semble qu'on peut dire en toute honnêteté qu'elle n'aurait pas fait cette correction dans son intervention sans l'animateur, ou du moins que c'est peu probable, et qu’il n'est pas clair, avant sa prise de conscience, que les deux notions aient été bien différentes dans sa tête quand elle parlait. À vous de juger, en regardant l’extrait.
Asma Mhalla a dit ensuite qu’il y avait une bonne nouvelle, que les média, eux, n’allaient pas craquer, et qu’ils allaient continuer à faire leur travail. Mais justement, le grand problème, c’est qu’à cause de tous ces travers, une majorité de français, et encore bien plus d’américains, ne croit plus dans les grands médias. 62% des Français pensent qu’il faut se «méfier de ce que disent les médias» . Et regardez la chute catastrophique d’audience de CNN ou MSNBC aux Etats Unis ! Quand on pense que CNN n’a que 61.000 auditeurs lors de certaines tranches horaires autres fois très prisées !
Et pourquoi une grande majorité de personnes, surtout les jeunes, ce qui augure très mal de l’avenir des médias classiques, ne les croient plus ? Eh bien tout simplement pour les raisons que je viens d’expliquer : le manque de pluralisme sur certains sujets ! Parce que l’on n’a jamais vu un supporteur de Trump, on n’a jamais vu un supporteur de Xi Jinping (à part l’ambassadeur de Chine forcément très maladroit) et on n’a jamais vu un supporteur de Vladimir Poutine, même avant le 24 février 2022 (en dehors de l’Ambassadeur de Russie qui bien sûr est caricatural), venir nous expliquer pourquoi c’est l’Occident qui a déclenché la guerre en Ukraine, en décembre 2013, en renversant un Président élu de façon légitime, lors d’une élection qui a été considérée comme un modèle de démocratie et d’une honnêteté parfaite par les observateurs de l’OSCE . Avec des millions et des millions de dollars, et la présence sur place de Victoria Nuland , Secrétaire d’Etat adjointe des Affaires Etrangères aux USA, du Sénateur John McCain , de l’Ambassadeur des Etats Unis…
C’est-à-dire exactement comme si Maria Zakharova, la porte-parole du Ministère des Affaires Etrangères Russ, l’Ambassadeur de Russie et le sénateur Piotr Tolstoï, bien connu pour ses vues anti-occidentales, avaient harangué à Washington, devant le Capitole, les manifestants du 6 janvier 2021. Et comme si Maria Zakharova, était allé ensuite discuter avec le mouvement d’extrême droite, les « proud boys », de comment établir le prochain gouvernement américain après le renversement du gouvernement légitime… C’est exactement ce que Victoria Nuland a fait d’après les transcriptions qui nous sont venus de Wikileaks, confirmées par la BBC (on comprend pourquoi les Américains n’aime pas Jullien Assange !).
Voilà ce que nous, l’Occident, avons fait le 15 Décembre 2013, et dans les centaines et les centaines d’émissions sur l’Ukraine qui ont été faite ces dernières années, ce fait majeur, qui n’excuse évidemment pas l’attaque du 24 février 2022 de la part de Vladimir Poutine, mais qui permet de comprendre la prise de la Crimée et d’une partie du Donbass en 2014, après le renversement complètement illégitime du président Ianoukovitch, n’a jamais été rappelé.
Bref, je vous le dis de la façon la plus claire, pour vous qui vous intéressez aux médias, ce n’est certainement pas avec les médias actuels et les partis pris que sont les leurs que l’on pourra défendre ou restaurer la démocratie.
Ensuite, on ne peut que féliciter Clara Chappaz pour vouloir inviter Elon Musk à un Sommet de l’AI. Rappelons qu’en Californie, ils ont trouvé le moyen d’exclure les Teslas du bonus donné aux acheteurs de voitures électriques alors que les Teslas sont fabriquées en Californie.
Beaucoup de bons sentiments ont été développés sur le thème qu’il faut que les européens se mettent d’accord, sauf que déjà, avec Meloni, une grande fan d’Elon Musk, et Orban, ce n’est pas tout à fait parti pour. Evidemment, on peut toujours annuler, comme on l’a déjà fait, un scandale inouï au cœur de l’Europe, le résultat d’une élection présidentielle comme en Roumanie, parce que celui qui est arrivé en tête et qui risquait de gagner, ne nous plaît pas, scandale qui n’a été dénoncé par personne, je dis bien, par personne. Tous les grands défenseurs de la démocratie que l’on peut trouver en France, et entre autres les députés européens qui font une grande campagne contre les résultats d’une élection en Géorgie... ou le parti au pouvoir a gagné avec 18 points d’avance sur l’opposition, ce qui n’est pas facile à expliquer avec des cas de triches marginaux, ont éte plus que silencieux sur ce sujet…
Quant à David Djaïz, il a dit, en parlant de Peter Thiel : « tout savoir ce n’est pas cela la liberté d’expression ». Eh bien si, bien sûr, la liberté d’expression, c’est aussi que le public n’ait pas l’impression qu’on lui cache un certain nombre de choses, comme par exemple le scandale lié à la manipulation d’Anthony Fauci et de certains de ses amis pour éviter à tout prix d’attirer l’attention sur les subventions donnés par l’état américain via la fameuse EcoHealth Alliance de Peter Daszak au Laboratoire P4 de Wuhan pour travailler sur les « gains de fonctions », c’est-à-dire pour transformer un virus de chauves-souris n’ayant pas le fameux site furine permettant de rentrer dans les cellules humaines en un virus capable de le faire. Si les attaques contre Fauci de la part de l’extrême droite américaine sont très exagérées, elles ont une base ô combien réelle que, bien évidemment, tous les fact checkers se sont empressés de démentir malgré l’évidence voir aussi . Avoir un peu de clarté là-dessus serait certainement une très bonne chose.
J’approuve ce que disait David Djaïz sur le fait qu’il fallait conserver les états européens comme une sorte de copropriété, et surtout cette très belle phrase « on écrit des textes parce que l’on n’ a pas les moyens d’investir ». En gros, l’Europe ne fait que de la bureaucratie parce qu’elle n’a pas le courage ni les moyens de faire des actions industrielles.
Un dernier point, Clara Chappaz protestait contre l’interview faite de la leader de l’AfD en Allemagne, en oubliant par exemple qu’en Belgique francophone l’extrême droite n’a jamais accès aux médias, et c’est pourquoi les journalistes belges qui revendiquent parfaitement ce fait, très fiers et avec une très bonne conscience, affirment que grâce à cela, l’extrême droite n’émerge pas dans leur pays, ou du moins dans la moitié de leur pays. C’est exactement comme de casser le thermomètre pour pouvoir arrêter la fièvre. Un jour, celle-ci va exploser, et prendra des formes encore plus radicales. D’une certaine façon, en France, la tentative de dédiabolisation de Marine Le Pen, nous protège justement d’avoir des partis plus radicaux comme AFD… ou Eric Zemmour. Ce n’est donc pas en brossant la poussière sous le tapis que l’on réglera le problème.
En conclusion, cette émission on ne peut plus classique, voire banale, a exposé tous les travers des médias actuels, ce qui explique en grande partie, mais pas uniquement, la baisse d’audience et de crédibilité qu’est la leur, et qui explique pourquoi une part croissante de la population qui risque fort de devenir la grande majorité en France dans quelques années et qui l’est déjà largement aux États Unis, se détourne des médias « raisonnables » pour aller sur des sphères « incontrôlées » où peut régner le complotisme le plus débile, ce qui est extrêmement regrettable et qui va poser de très nombreux problèmes dans les années à venir, et dont nous sommes parfaitement responsables , comme je pense l’avoir démontré avec les quelques propos ci-dessus.