Comment l’Occident a perdu son âme
Et pourquoi Donald Trump est (peut être) un des seuls à pouvoir nous aider à la retrouver
Jean Staune
Déclaration préliminaire :
Ce texte a un statut hybride, je ne sais pas encore si j’en ferai un livre un jour. Je l’écris dans une certaine urgence. En effet, comme de nombreuses personnes ont pu le constater, la crise du Covid a polarisé les opinions en de très nombreux domaines, et pas seulement dans celui lié aux vaccins et aux questions médicales.
Les opinions sont tranchées, et ceux qui essayent de faire une juste balance entre deux camps, sur n’importe quel sujet, sont souvent voués aux gémonies par les extrémistes des deux bords.
C’est pourquoi il m’est paru important d’écrire ce texte qui, je l’espère, va porter à la connaissance des lecteurs de très nombreuses informations dont ils sont privés, non seulement par les médias classiques que l’on appellera ici les MSM (Main Stream Media), mais aussi par les « complotistes de tous genres » que l’on peut trouver sur X ou ailleurs.
Il pourra certes paraître peu « œcuménique » de dire dans un tel texte que Donald Trump est « le seul à pouvoir nous sauver » ! Je demanderai juste au lecteur de lire ce texte jusqu’au bout avant de porter un jugement sur cette affirmation, qui sera d’une certaine façon relativisée, même si je la défendrai avec force sur le fond.
Contexte
Je suis le fils d’un père letton né à Riga et ayant vécu le comparatif horrible que constitua l’invasion par l’armée rouge stalinienne, suivi d’une invasion par les armées nazies. J’ai été élevé dans l’anticommunisme le plus profond. Jusqu’en 1989, lutter contre le communisme était la seule et unique tâche que je m’assignais dans l’existence.
Quatorze ans après la chute du mur de Berlin, j’ai épousé une femme chinoise ( qui a toujours refusé d’adhérer au Parti communiste chinois par indépendance d’esprit mais dont toute la famille est membre), ce qui m’a amené à relativiser les regards que nous, occidentaux, portons sur le monde, tout en (je l’espère) gardant un point de vue le plus objectif possible (l’objectivité parfaite étant inatteignable évidemment), y compris vis-à-vis certaines affirmations de ma femme.
Comme le montre mon activité sur X, qui est clairement plus une forme de « défoulement » qu’une manière d’exprimer des idées (je réagis toujours mais je ne poste quasiment pas sur X), je fustige les complotistes antivax, les nombreux trolls russes qui veulent nous « vendre » les discours de Poutine, sans parler de ceux qui affirment que Brigitte Macron est un homme ou que les américains n’ont jamais marchés sur la lune. Mon amour de la vérité (même si, comme l’objectivité, on ne peut jamais prétendre la posséder à 100 %), mais aussi de l’intelligence me fait plus que mépriser ceux qui, à mes yeux, insultent ces deux grandes valeurs.
Introduction : les sept péchés capitaux de l’Occident
Pendant toute mon enfance, jusqu’en 1989, et même après, ( au moins jusqu’au début des années 2000 et la fameuse 2ème intervention américaine en Irak) , les choses étaient simples. Nous faisions partie du camp du « bien », nous soutenions la lutte des peuples pour leurs droits, pour la démocratie, contre les dictatures de tout genre, particulièrement les dernières dictatures communistes qui restaient après l’effondrement du mur de Berlin. Nous étions le camp du « bien », et selon la fameuse formule de George W. Bush, les autres étaient « l’axe du mal ».
Mais tout a basculé depuis près de 25 ans. Peut-être peut on y voir la trace du génie maléfique d’Oussama Ben Laden qui, avec l’attentat du 11 septembre 2001 a poussé les Etats-Unis à sortir d’une trajectoire qui, à défaut d’être parfaite (combien de violations graves des Droits de l’Homme les Etats-Unis, avec la CIA, n’ont-ils pas commis, entre autres en Amérique Latine, voir l’Opération Condor par exemple) était au moins défendable.
Aujourd’hui, même si l’on peut toujours, comme Winston Churchill, en regardant ailleurs, c’est-à-dire en Russie, en Chine, voir même en Inde, prétendre que nous sommes le pire des systèmes à l’exclusion de tous les autres, nous avons perdu notre âme pour au moins 7 raisons différentes.
1/ De défenseurs des peuples nous sommes devenus des agresseurs
Dans mon enfance, et mon adolescence, il y a peu d’auteurs avec qui j’étais autant en accord que Jacques Faizant. Les dessins qu’il faisait tous les jours à La Une du Figaro me ravissaient. Certes il y avait le petit mot d’André Frossard, Cavalier seul, sur la même Une du même journal, que je lisais avec attention. Mais s’il m’est arrivé de diverger avec les opinions de Frossard, je n’ai pas un seul souvenir d’un désaccord avec Jacques Faizant.
Lors d’une rencontre entre les deux leaders de l’époque, Leonid Brejnev pour l’URSS et Richard Nixon pour les USA (qui a dû se produire dans les années 1972 ou 1973 juste avant l’affaire du Watergate), je me rappelle ce dessin, où Faizant faisait dire à Nixon : « vous voyez Leonid, la différence entre vous et moi, c’est que moi, quand je menace, c’est de retirer les troupes ». Et c’était parfaitement exact. Le retrait américain du Vietnam, après une guerre certes calamiteuse, a déclenché directement et indirectement des millions de victimes. Tous ces boat people vietnamiens prêts à risquer leurs vies pour quitter le « paradis » communiste. Le retrait américain de la même région a généré l’enfer absolu des Khmers Rouges, cet autogénocide qui restera l’un des pires de l’histoire en termes de proportion de gens tués par rapport à la population globale etc, etc.
Aujourd’hui, c’est l’inverse. Nous avons attaqué sans mandat de l’ONU (et quand je dis « Nous », je parle de l’Occident parce que, heureusement, pour l’Irak, grâce à Jacques Chirac la France n’y a pas participé) l’Irak, la Libye, la Serbie, et même la Syrie.
Nous avons contribué à semer le chaos (peut-être de bonne foi, mais je n’en suis pas sûr) pour donner à ces pays un « avenir meilleur », alors qu’ils se retrouvent (cas de l’Irak, de la Libye et peut être bientôt la Syrie) dans une situation bien pire qu’avant notre intervention.
2/ L’hypocrisie généralisée dans le domaine des Droits de l’Homme et du respect de la Charte des Nations Unies
a) Nous fustigeons les atteintes aux Droits de l’Homme...sauf quand elles sont faites par nos alliés
Autant l’horrible attaque terroriste du 7 octobre 2023, la plus meurtrière depuis celle du 11 septembre sur la planète, légitimait une réaction violente de l’état d’ Israël, autant la mort de dizaines de milliers de civils, dans une grande majorité des femmes et des enfants totalement innocents, ne peut être justifiée, alors que nous fustigeons chaque jour les exactions et autres attaques de Vladimir Poutine qui, malgré tous ses « efforts », n’arrivera sans doute pas à tuer un nombre de civils ukrainiens représentant la moitié du nombre de civils palestiniens tués par Israël.
b) Nous sommes les grands défenseurs du droit à l’autodétermination des peuples, mais bien entendu, seulement quand cela nous arrange...
L’autodétermination des albanais du Kosovo a été soutenue par nous par l’intermédiaire d’un bombardement illégal de la Serbie, sur laquelle des centaines de milliers de tonnes de bombes ont été déversées, tuant près de 3000 personnes. Mais l’autonomie des serbes du Kosovo ? Pas question d’en parler ! Nous avons, à juste titre, longuement défendu la Bosnie des massacres faits par les Serbes, mais l’autodétermination des Serbes de Bosnie ? Impossible d’en parler !
Il est encore moins possible de parler de l’autodétermination des habitants de la Crimée qui veulent pourtant être russes à 80 ou à 90%, et des habitants des zones russophones de Lougansk et à Donetsk « annexées » indirectement dès 2014.
Même chose pour les Ossètes du Nord ou les Abkhazes. Si un jour ils se rattachent à la Russie par un vote, on peut déjà garantir que celui-ci sera considéré comme nul et sans valeur, mais surtout que leur droit même à le faire sera nié au nom du « respect de l’intangibilité des frontières » garantit par la charte des Nations Unies.
Par contre, nous aimerions tant que les ouigours ou les tibétains soient indépendants car ce serait un « coup » redoutable porté à la Chine ! Nous ferons tout ce que nous pouvons ou presque, sans vexer la grande puissance qu’est devenu la Chine aujourd’hui, pour essayer de favoriser cela, comme de décréter l’existence d’un « génocide » des Ouigours par les chinois alors que cette minorité, dont la population a triplé dans les décennies précédentes, fait partie de ces minorités qui ont totalement échappé au couperet de la politique de l’enfant unique (et bien sûr, aucun Ouigour n’a été délibérément tué, je dis bien AUCUN, lors de la très sévère « campagne de rééducation » qui ai vu des centaines de milliers -mais certainement pas 1 million- d’ouighours être enfermés, chacun pendant quelques mois. C’est le premier « génocide » avec ZERO mort- Le fait que l’Assemblée nationale française ait pu voter la reconnaissance officielle d’un génocide (récent !) des ouighours https://www.huffingtonpost.fr/politique/article/genocide-des-ouighours-le-vote-symbolique-des-deputes_191233.html est un scandale sur lequel un article entier serait nécessaire. Il suffit de dire qu’il est démenti par des milliers de vidéos de blogueurs occidentaux qui parcourent actuellement tous les jours le Xinjiang ).
Notons enfin, comme le dit le Président de la Serbie lui-même à un journaliste de la BBC, que l’Occident, qui fait grand cas de la Charte de l’ONU et du maintien de l’intégrité territoriale d’un pays, a allégrement violé ces principes en ce qui concerne la Serbie, en organisant son démembrement comme mentionné ci-dessus. Il est intéressant de voir le Président serbe demander à un journaliste de la BBC , qui se garde bien de répondre, en quoi l’intégrité territoriale de la Serbie a moins de valeur que l’intégrité territoriale de l’Ukraine, les troubles dans les deux pays ayant une même origine, les problèmes ethniques liés au caractère artificiel des frontières après l’effondrement du bloc de l’Est.
3/ L’hypocrisie généralisée dans le domaine de la démocratie
Nous acceptons les résultats des élections démocratiques … quand ils vont dans notre sens. Là, le lecteur des « MSM » va sauter eu plafond en disant que j’exagère.
Pourtant, moins d’un mois avant le moment où j’écris cet article, l’élection présidentielle en Roumanie a été annulée, je dis bien annulée, parce que le candidat arrivé en tête avait eu trop de « vues » sur Tik Tok. Je répète, on a annulé une élection présidentielle dans un pays de l’Union Européenne parce qu’un candidat était trop « performant » sur les réseaux sociaux. C’est un peu comme si l’on avait annulé l’élection de Donald Trump en arguant que ses passages dans les podcasts de Joe Rogan, Tucker Carlson et les autres lui avaient donné trop de visibilité, et que cela lui avait donné un « avantage indu » et scandaleux par rapport à sa concurrente qui avait, soit dit au passage, deux à trois fois plus de moyens financiers que lui.
Aucune de nos grandes consciences démocratiques, je pense à des députés européens comme Nathalie Loiseau et Valérie Hayer qui postent tous les jours sur X sur la nécessité de soutenir la « révolution du peuple » qui se mobilise contre les résultats des élections législatives en Géorgie, n’ont publié la moindre ligne, et aucun grand média avec elles, même pas Le Figaro, pour expliquer le scandale inouï que représente le fait qu’au cœur de l’Europe, dans un pays membre de l’Union Européenne, on annule une élection en violation de tous nos principes démocratiques, parce que les idées de celui qui était arrivé en tête et qui aurait pu gagner au second tour « ne conviennent pas ».
Juste à côté, un référendum a eu lieu en Moldavie sur son adhésion à l’Europe il y a deux mois. Le « non » avait 5% d’avance jusqu’à ce qu’arrivent les votes de l’étranger qui ont fait triompher le « oui » pour...50,1% contre 49,9% (Les résultats officiels ont été « recadrés » à 50,35% contre 49,65% mais cela ne change pas grand chose). Là aussi, aucune de nos « grandes consciences » n’a mis en doute le résultat. Pire, on a accusé… les russes d’avoir manipulé le scrutin !
Par contre, lorsque le parti au pouvoir pro-russe a gagné aux élections de Géorgie avec 54% des voix contre 36% seulement pour l’opposition pro-européenne, soit quand même 18 points d’avance, tous les pays européens, tous les médias, le Conseil de l’Europe et l’UE se sont exprimés en disant qu’ils étaient très préoccupés par la fraude, en ayant présenté des cas de fraude qui pouvaient peut-être faire basculer 1 ou 2% des voix, mais certainement pas 18% !
4/ De héros de la liberté de la presse à la justification de la censure
Dans tous les pays, y compris la Chine, la presse du monde « libre » était une référence jusque dans les années ’80. Ma femme m’a longuement raconté comment personne ne croyait les médias d’état chinois, et comment tout le monde essayait de s’abonner à des médias qui répercutaient des informations venant de la presse occidentale. Hélas, et c’est une souffrance pour moi de le dire, ce temps est totalement révolu.
Aujourd’hui, les peuples des non-occidentaux ne croient (presque) plus un mot de ce que dit la presse occidentale, mais même les occidentaux eux-mêmes « décrochent » en masse des grands médias. Une majorité de français, et encore bien plus d’américains, ne croit plus dans les grands médias. 62% des Français pensent qu’il faut se «méfier de ce que disent les médias» https://etudescreatives.com/decryptage/chute-historique-audiences-television-traditionnelle/ Cette tendance a connu une forte accélération pour les chaînes de télévision d’informations (CNN, MSNBC), après l’élection de Donald Trump, car elle a permis à une partie du public américain de réaliser qu’ ils avaient été désinformés pendant toute la campagne. D’où le fameux « vous êtes les médias maintenant » d’Elon Musk.
Censurer X est présenté partout comme… le summum de la protection de la liberté d’expression. Mais la vraie raison de cette censure c’est que X continue une source d’information alternative sur des centaines de sujets qui ne sont pas traités ou « maltraités » par les MSM.
5/ De la défense des droits des minorités à la dictature des minorités
La base même d’un système démocratique est de protéger les minorités contre les exactions éventuelles de la majorité. Nous avons parfaitement accompli cette tâche pendant des décennies et des décennies. Aujourd’hui, sans prononcer le mot « wokisme » qui est très clivant, et dont l’existence même est niée par ceux qui défendent les positions que leurs adversaires appellent « wokisme », on ne peut que constater la folie que représente la mode des « Parent 1 » et « Parent 2 » au lieu de Père et Mère, des prénoms neutres comme « iel », la « cancel culture » qui peut aller jusqu’à proposer de déboulonner des statues de Napoléon sous prétexte qu’il a toléré l’esclavage(Alors que même 70 ans après, un héros de la gauche comme Jules Ferry, parlait des « races inférieures » en pleine assemblée nationale, ce qui montre bien l’état d’esprit de l’époque. https://une-autre-histoire.org/jules-ferry-et-le-droit-des-races-superieures/), sans parler du malaise quand on voit un couple d’hommes présenter « son » enfant et expliquer que, bien entendu, il n’ a pas de mère, puisque ce sont eux les « parents ».
6/ De la mobilisation en faveur de l’environnement au suicide collectif de nos économies
Personne ne peut nier que le développement débridé du capitalisme provoque de grandes pollutions, et cela depuis près de deux siècles. Il suffit de lire les récits de l’époque de Charles Dickens sur le fog à Londres, créé par l’utilisation massive du charbon dans l’industrie et du chauffage individuel, jusqu’à la « mélasse jaune » qui empêche de voir le soleil et le ciel bleu dans les grandes villes chinoises d’aujourd’hui.
Pour autant, au risque de choquer certains d’entre vous, l’action contre le réchauffement climatique et les émissions de CO2 est la chose la plus absurde, la plus inutile et la plus stupide que l’on puisse faire aujourd’hui sur terre ! Et je dis cela alors que je ne suis même plus climatosceptique (je l’ai été !), mais tout simplement parce que cela ne sert à rien, comme je l’ai compris récemment, et comme je le démontrerai ici.
Au nom de cette lutte qui ne sert à rien, nous sommes en train de nous suicider, par exemple nous suicidons la totalité de l’industrie automobile européenne au profit de l’industrie chinoise des voitures électriques bien plus performantes et moins chères. Et cela encore une fois sans la moindre raison ou presque.
7/ De la promotion de la science et de la raison à la collusion avec les grandes industries (entre autres les industries pharmaceutiques)
Dès 2010, dans mon ouvrage « La Science en otage », je donnais des exemples de la façon dont la collusion entre les industries pharmaceutiques et les états avaient permis à ces industries de gagner quelques milliards d’euros. Aujourd’hui ce sont des dizaines de milliards d’euros, voir des centaines, qui ont été gagnées, essentiellement par Pfizer et Moderna, à l’occasion de la crise du COVID-19.
Si je suis fier moi-même et mon épouse également d’avoir eu deux doses de vaccins, il n’en reste pas moins que le discours sur les vaccins tenus par les états dans de nombreux pays ont été source de grandes désinformations (sans que cela puisse excuser le discours délirant des « antivax ») et que l’on peut penser que cela n’est pas seulement du au principe de précaution, mais à une collusion qui était déjà très apparente en 2010. Or les décisions prises ont fait courir des risques importants aux bébés, aux enfants, et même aux jeunes adultes.
Voilà en résumé pourquoi j’affirme avec force que l’Occident, qui était le camp du « bien », des défenseurs de la liberté d’expression, de la démocratie, de l’autodétermination des peuples, de la liberté de la presse, et de bien d’autres choses encore a complètement perdu son âme en faisant un demi-tour presque complet sur l’ensemble de ces sujets au cours des 25 dernières années sans que (cela s’étant produit insidieusement et doucement) la plupart de nos concitoyens ne le réalisent.